Après avoir dégusté quelques pâtes vers 11h30, j'arrive au stade de Kercado à Vannes dès 12h15, pour prendre la navette vers Auray. L'organisation tourne bien, ce qui fait que j'arrive très tôt sur l'aire de départ. J'ai du temps à tuer, je m'allonge dans l'herbe, alternant somnolence et lecture. Malgré quelques nuages, il fait beau et doux, c'est très agréable.

Vers 14h, je me change et dépose mon sac aux vestiaires. 5 minutes de footing, étirements, 15 minutes de footing avec quelques accélérations. Il est un peu plus de 14h30, je me place dans la file de départ, légèrement devant le ballon bleu des 1h45. Plus de 5000 concurrents quand même pour ce 30ème anniversaire, ça fait du monde. Mais la file est plutôt moins compacte que sur les courses parisiennes. Un peu avant le départ, tiens, j'ai faim ! C'est quand même pas pratique ces départs en début d'après-midi. Tant pis, je mangerai des oranges sur le parcours !

A 15h, le départ est donné. Je passe la ligne en une à deux minutes, et déclenche le chrono. Il y a du monde et la route monte légèrement sur les premières centaines de mètres. Je cherche le rythme de 5' au km que je vise. J'arrive au premier km en 5'14", c'est parfait ! Dès le deuxième kilo pourtant, je m'aperçois que je suis un peu rapide (4'49"), et j'essaye de me contenir.

Mais le ballon bleu est juste derrière moi. J'entends ses encouragements, adressé à un peloton très nombreux qui le suit de près. Je ne veux pas me retrouver dans ce peloton, j'essaie donc de garder quelques mètres d'avance. Or, il court beaucoup plus vite que les 5' au km. Je cours les km 3 à 8 vers 4'40" au km. Même si je ne force pas, je sais que c'est foutu pour mon plan de course et pour faire de ce semi une répétition générale avant le marathon. Damned ! :-/

Autre avatar, au premier ravitaillement, je choisis de m'asperger d'eau pour me rafraichir. Catastrophe ! Mes lunettes tombent ! Je réagis rapidement, avant qu'elles ne soient écrasées, mais j'ai eu de la chance. Ouf !

Nous traversons Le Bono, puis le village de Baden et la première grosse côte du parcours. Je ralentis un peu, et suis un peu essouflé en haut, au ravitaillement. 5'01" au 8ème km, j'essaie de ne pas réaccélérer mais le ballon bleu est là  ! Je reprends un rythme proche de 4'40" et passe aux 10km en 47'34": 2'30" trop vite.

Dans ma tête, toujours le dilemme: ralentir pour respecter le plan de course ou rester à cette allure régulière autant que possible. Mais je sais que pour le plan de course, c'est foutu ! A partir du 11ème km, le passage au Moustoir, c'en est fini du plat: ça n'arrête pas de monter (souvent des faux-plats plus ou moins prononcés) et de descendre un peu. Mon rythme s'en ressent: je passe les 4 kilomètres suivants entre 4'55" et 5' au km. Le ballon bleu est toujours là , revenant sur moi dès que je lève le pied.

J'ai bénéficié du soutien de quelques supporters familiaux au km 11, puis reçois un soutien très actif, au son d'un surnom que je ne répéterai pas ici ;-) vers le km 16, avant la descente vers le Vincin. Je suis arrivé au point où mon plan de course prévoit une accélération. Vu le début de course que j'ai fait, je décide de ne pas accélérer avant le haut de la côte du Vincin (km 18). Pas la peine d'en faire trop.

Cette côte du Vincin justement, malgré la présence de nombreux spectateurs, est vraiment dure. Mes mollets commencent à donner des signes inquiétants: ils durcissent dangereusement. Je les arrose au ravitaillement suivant, et essaye de ne pas faiblir. Depuis le km 16, je suis revenu à une allure de 4'45" au km environ.

Je cherche à accélérer sur les km 19 et 20 mais c'est encore des faux-plats à répétition et je ne réussis qu'à maintenir le rythme. Je passe aux 20km en 1h36'22", à peine 3' de plus que mon record des 20 km de Paris en 1h33'18". La fatigue se fait sentir, mes mollets souffrent et le souffle commence à me manquer. Je réussis néanmoins à donner un coup d'accélérateur dans le dernier km, que je boucle à une allure de 4'25", mais j'arrive éreinté, avec 400m d'avance sur ce fameux ballon bleu ! Pas génial pour un semi de préparation.

Après le ravitaillement final et quelques minutes nécessaires pour s'extirper de l'aire d'arrivée, je récupère le bol-cadeau et le T-shirt, retourne à la voiture et pars courir 10' pour le retour au calme. Au total, une séance de 2h12 pour 26,1 km. Pas mal quand même !

Au bilan, 1h41'15", je n'ai pas réussi mon négative-split (47'34" puis 48'48") et j'ai bien souffert. Mais je suis quand même assez satisfait de mon temps. J'ai réalisé un temps dans le bas de la fourchette visée. Il faudra vraiment partir doucement pour le marathon mais c'est quand même un résultat encourageant pour réaliser 3h45.