Dimanche matin, 7h30. Le réveil sonne, il est plus que temps de me lever, la course démarre à 9h00. J'engloutis un petit déjeuner léger, normalement les pâtes en sauce de la veille, en quantité importante, devraient me suffire pour le carburant. J'en ai encore le ventre lourd, et les jambes semblent se souvenir des quelques verres de vin.

8h, me voilà parti pour un premier échauffement jusqu'au lieu du départ, une dizaine de minutes de footing léger. Prise du dossard sans problème, l'organisation est conviviale. Il fait frais mais je ne souffre pas d'être parti directement en tenue de course car je repars pour une dizaine de minutes d'échauffement dans le Luxembourg: accélérations, fondamentaux, comme d'habitude.

9h, tout le monde se regroupe tranquillement et sans bousculade derrière la ligne de départ. Je suis calme, tranquille, j'écoute les conversations. Il y a apparemment 400 personnes au départ et le speaker fait lourdement allusion à Paris-Versailles qui se court le même jour.

C'est parti pour les 3 boucles successives. Pour résumer le parcours, la seconde moitié est un long faux-plat (ou une légère montée selon le point de vue) depuis Saint-Sulpice jusqu'à Port-Royal, la première est constituée de faux-plat descendants et d'une descente un peu plus marquée le long du Luxembourg.

Je pars en essayant de modérer mes ardeurs, je vise 13,5 km/h sur le plat et je suis un peu trop vite aux alentours de 14,5 km/h. La descente est propice à trouver son calme, même si l'allure est élevée. A 400, ça ne bouchonne pas et c'est bien agréable. Première montée, je tempère l'allure mais reste proche de 13 km/h sans trop forcer. Ca passe pas mal du tout, je me sens bien.

Je boucle le premier tour (un peu plus court que les autres) en 12'54" pour 173 pulsations de moyenne. Il n'y a pas de marquage au sol donc je suis vraiment aux sensations et ça marche pas mal. On finit la montée, et place à la récup dans la descente. je maintiens un bon rythme. Je ne suis pas vraiment dans un groupe, je double et me fais encore doubler à ce stade. Second tour sans trop d'histoires, je fais attention à ne pas me mettre dans le rouge.

Fin du second tour en 14'36" pour 181 pulsations de moyenne. Ca reste tout à fait correct, et je sens que j'en ai sous le pied. Je calcule qu'à ce rythme je devrais finir sous les 43'. Petit coup d'adrénaline, et si je battais mon record de 42'59" sur 10 km ? Ce serait une sacrée surprise, je ne m'en pensais pas capable.

J'entame donc ce troisième tour avec confiance et ambition. Dans la descente, je double un peu en encourage un coureur qui me dit commencer à souffrir à m'emboiter le pas. Cette fin de course sera vraiment sympa car on se parle entre coureurs, pour s'encourager. Au début de la montée, donc à environ 1,5 km de la fin, je suis dans un petit groupe de 4 coureurs.

Au milieu de la montée, je prends le relais avec un mot de soutien pour mes compagnons. Je me sens toujours extrêmement bien, je ne force pas, et pourtant je n'ai pas levé le pied. Virage à gauche, l'arrivée est au bout de la ligne droite, cette fois je lâche les chevaux, et je sens mon coeur s'emballer (j'atteindrai les 195 quand même). Mais les jambes répondent présent, et je poursuis cet emballement jusqu'à couper la ligne, après un troisième tour en 14'27" pour 185 pulsations de moyenne (donc une sorte de negative split).

Le chrono comble mes espérances, en 42'26" (à ma montre) soit plus de 30" de mieux que mon record. C'est inespéré et je profite de ce moment de satisfaction, en félicitant mes compagnons de course, qui sont arrivés juste derrière. Sans accrocs, je profite du ravitaillement, et je ne traine pas pour rentrer chez moi pour ne pas attraper froid. Au passage je salue les sonneurs de cors qui ont égayé la course.

Au final, une course très sympathique, je n'ai pas tant souffert du relief que je le croyais, et même si la distance n'est pas homologuée FFA, ce qui me fait douter de la validité du temps, j'ai passé un excellent moment. Le public était peu nombreux, concentré sur le point d'arrivée, mais ses encouragements étaient chaleureux. L'organisation était parfaite, je repars avec un bonnet et un T-shirt (mieux que sur certains marathons de la capitale, hmmmm....).

Et en outre, je termine en forme, pas de courbature, le footing de décrassage pour rentrer sans aucune difficulté, pas une promenade de santé mais pas loin. Voilà qui fait plaisir après mes mésaventures du Marathon de Paris, ça réconcilie avec la compétition. Vive les petites courses de quartier sans pression !