La journée démarre par un long trajet de métro, puis une belle petite marche pour rejoindre le parc Floral. Direction le retrait des dossards, qui se révèle bien éloigné dans le parc Floral : de longues minutes aller, puis de longues minutes retour... Je trouve sans mal le retrait des dossards et après une petite attente, me voilà muni du sésame. Je me retourne et que vois-je ? Les CLM sont juste là, pour le rendez-vous avant course. Quelques salutations de têtes déjà rencontrées, ou nouvelles. Ambiance décontractée, familiale presque. Il est temps de se mettre en tenue après les quelques photos d'usage.

Le groupe se disperse, je vais déposer mon sac et, muni de mon sac poubelle Jogging, je démarre un petit échauffement. Je cherche aussi à trouver un ami qui apparemment n'a finalement pas couru. Puis je tente de retrouver le groupe de l'Association Française des Hémophiles, dont je dois récupérer le maillot pour la course. Après un ou deux essais, je retrouve le groupe, et un maillot que j'enfile. Me voilà prêt pour la course. Sur le chemin du sas de départ, je retrouve un copain de manière totalement impromptue. Encore une petite causette, ce qui fait que le temps passe vite jusqu'au départ. Il fait gris, très gris, nous aurons un peu de bruine sur le parcours, mais la température est parfaite. Le vent n'a pas été trop marqué non plus.

Le top départ est donné, nous voilà lancés sur les grandes avenues du bois de Vincennes. Ca déroule pas mal au début, je me laisse un peu entrainer, tout en slalomant un peu. Entrée dans Paris, ça tasse un peu à certains endroits. Mon cardio me fait vite comprendre qu'il est out, je vais devoir me passer de ce point de repère, véritable jauge de l'effort. Dommage, je vais en payer le prix plus tard. Sur les 5 premiers kilomètres, en légère descente en moyenne, je suis assez bien dans mon rythme. Je passe en 22'18", légèrement en avance sur mon rythme de 4'30" au kilomètre.

Nous sommes maintenant bien dans Paris, premier ravitaillement. En arrivant place de la Bastille, ça tasse beaucoup, je sais que cet endroit est dangereux donc je ralentis. Une dame change de direction devant moi et se prend les pieds dans les miens. C'est la chute ! Je m'arrête pour la relever, elle boite, j'essaie de m'assurer qu'elle va bien, elle semble reprendre et après une minute je m'éloigne. Quel danger ces passages étroits ! J'espère que la dame a pu finir sans trop de mal quand même !

Nous poursuivons sur la rue de Rivoli, l'hotel de Ville, puis c'est le demi-tour à gauche. Mes parents étaient apparemment dans la foule à cet endroit, mais nous nous sommes ratés. Les spectateurs, justement, sont en nombre raisonnable, mais peu actifs dans Paris. Avec toujours le bon quota de râleurs (le Parisien, il vaut mieux l'avoir en journal !) et quelques inconscients qui traversent ! Deuxième ravitaillement au passage de la Bastille, puis c'est l'avenue Daumesnil. On passe le km 10 en 44'32". Je suis content de mon rythme, mais je sais que rien n'est fait. Je me répète : on fera le point au km 15. D'ici là, on gère !

Peu après, j'aperçois un corsaire CLM: c'est prichard. Je le rejoins tout doucement et nous abordons ensemble le début des montées. En effet, je me suis aperçu à posteriori que le parcours tend à monter du km 12 au km 17. Je ne l'avais pas réalisé et ça va me démoraliser totalement ! Essayant de ne pas forcer, le rythme baisse. je passe d'un rythme de 4'25"-4'30" à 4'35"-4'40". Nous ressortons de Paris et j'ai un gros coup au moral. Le fameux "point au 15ème km" approche et je n'ai plus l'envie, pas la force de me battre pour garder le rythme, les jambes se font lourdes, l'impression d'être cuit. En fait c'est beaucoup dû au profil du parcours mais je ne le réalise pas sur le coup.

Conséquence, au ravitaillement du 15ème (où je suis passé en 1h07'29", soit 23' sur la plage du 10 au 15), je décide de lever le pied. Je fais quelques pas en marchant, bois, et repars un ton en-dessous. Prichard me double à ce moment, et je vois les meneurs d'allure d'1h35, avec qui j'étais jusqu'ici, s'éloigner. Je me dis désormais que je vais passer à une séance de travail d'allure marathon. ce changement de mentalité me fait pas mal de bien. Je vise 5' au kilo sur le prochain kilomètre. Puis 4'55" sur le suivant, et ainsi de suite.

Ca fonctionne pas mal et, après le km 17, commence une partie beaucoup plus déroulante du parcours. Ca me relance un peu, je trouve une sorte de second souffle. Je ne m'emballe pas pour autant, m'applique à sourire pour les photos, et profite du bois de Vincennes. Pas beaucoup de spectateurs, mais je reconnais le parcours du Marathon de Paris, je suis en terrain familier. On arrive au 20ème kilomètre, que je passe en 1h31'26" (24' sur la plage 15ème au 20ème). Nous sommes en ligne droite maintenant, une petite montée et l'arrivée est derrière. Je reprends un rythme un peu plus rapide pour finir. Mon cardio indique 170 pulsations mais je pense que je suis plutôt à 185. Cela dit, je finis sans trop galérer, en accélérant ce qui fait du bien au moral. 4'51" pour le dernier 1,1 km.

Je coupe la ligne en 1h36'18" temps réel officiel, et récupère tranquillement. Je retrouve prichard qui est lui aussi satisfait. Le passage du ravitaillement se passe bien, c'est encore assez fluide. Puis retour en trottinant pour récupérer les affaires, m'étirer, et prendre un chocolat chaud. Je rentre chez moi assez content quand même, je n'avais pas vraiment assez de motivation et de forces pour aller chercher un chrono, et même si je suis parti un peu trop vite, ma méconnaissance du parcours n'a pas aidé. Bref, avec ce temps, je peux m'estimer heureux. Et comme en plus j'en ai profité pour voir quelques coureurs bien sympathiques, on peut dire que la journée a été un succès !