C'était le week-end où il ne fallait pas courir. Déj� la nuit avait été chaude, très chaude. Difficile de bien dormir, et j'étais donc déj� un peu fatigué en me levant vers 8h. Petit-déjeuner relativement copieux, je m'habille (pas besoin de prévoir de vêtements chauds pour le rechange !), je prends la voiture et c'est parti.

Je trouve facilement le départ, me gare, et vais retirer mon dossard. C'est un peu long pour les coureurs préinscrits. Retour � la voiture, j'épingle le dossard, me voil� en tenue. Je m'étire et pars m'échauffer. Ouh l� ! Le coeur est déj� haut, j'essaie pourtant de rester � l'ombre et de profiter du sous-bois. Mais la chaleur est bien l� . J'ai gardé ma casquette bien sûr...

C'est l'heure du départ, un peu plus de 300 partants, le coup de feu est donné, c'est parti. Ca slalome un peu au début, bien sûr, j'essaie de prendre un rythme confortable et sans forcer. En fait je passe le premier kilomètre en 4'15", bien dans les temps. Vu les conditions, je m'apercevrai ensuite que je suis parti trop vite. LA preuve, je suis déj� au-dessus de 180 pulsations. J'essaie de rester décontracté et ralentis un peu: 4'20" au deuxième kilo, mais le coeur continue de monter.

Le parcours se fait sur pistes cyclables, en deux boucles, il est vraiment très agréable, très roulant. Ca manque juste de public. Le soleil continue de taper. Le troisième kilo se fait autour des 4'20", le coeur toujours en hausse, je ne me méfie pas. Quatrième kilo, une sorte de deuxième souffle, en 4'15" mais le coeur dépasse les 190. Aïe ! Où je vais l� ? D'ailleurs peu avant le ravitaillement du 5ème kilomètre, un petit point de côté m'apparaît.

Pourtant les jambes vont bien, j'ai l'impression d'avoir une allure tranquille. Mais cette chaleur ! A partir de l� , la course se résume en deux choses: je perds quelques secondes par kilomètre (4'23, puis 4'25, puis 4'30) et pourtant le coeur continue de monter. Tout espoir de performance est abandonné mais j'ai envie d'en finir le plus vite possible. Je remonte pas mal de monde, et rattrape petit groupe par petit groupe. Les bornes sont de plus en plus éloignées, je les attends avec impatience. Je me motive en me disant que la course commence au 7ème kilomètre. Je scrute l'horizon pour détecter le 9ème, m'interdis de commencer � sprinter.

J'ai bouclé le 9ème en 4'30", je suis dans un petit groupe de 3 ou 4 coureurs. Difficile de ne pas avoir envie d'accélérer. Mon coeur est � des niveaux insoupçonnés et déraisonnables (maxi: 205 !!!), dernière ligne droite, je tente une accélération, un autre coureur me laisse totalement sur place, je donne tout pour atteindre au plus vite l'arche d'arrivée: 44'05" ! Une minute de plus que mon record mais je n'ai pas trop le temps d'y penser.

J'attrape un verre d'eau, le T-shirt, et c'est la décompression, totale, brutale ! Je titube, chancelle, une jolie secouriste s'occupe de moi: je suis pas beau � voir, m'allonge. C'est le coup de chaud: bouche pateuse, fourmis dans les jambes, coeur qui ne veut plus redescendre... Il me faudra presqu'une heure pour récupérer grâce aux bons soins des secouristes, bravo � eux ! Pas de séquelles ensuite heureusement.

Pas vraiment de quoi être fier de moi ou de ma course car je n'ai vraiment pas été raisonnable. Vu les conditions j'aurais dû faire la course tranquillement, surtout quand j'ai vu mon cardio s'affoler. Ce manque de lucidité m'a coûté cette belle frayeur, et j'espère que j'en tirerai les leçons. En tous cas, je vais commencer par une semaine de repos.