Debout vers 7h30 pour me préparer, je commence la journée par un bon Gatosport amandes, hmmm... Je m'habille, consulte la météo, et direction le métro. Comme toujours, on repère vite les coureurs qui convergent vers la Tour Eiffel. Regards concentrés, moi je suis plutôt décontracté. Arrivé sur place, je me dirige vers le retrait des dossards (enfin on peut retirer les dossards le jour même, ça c'est pratique !). En plus, pas de file d'attente, bénévoles souriants, un point pour l'organisation !

Je prends ensuite le chemin du stade, et nouvelle bonne surprise: le système pour déposer les sacs est hyper flexible, pas d'attente là non plus, même les toilettes sont nombreux. Génial ! Je me change tranquillement, gel anti-frottement et tout, je garde un T-shirt sur moi pour pas avoir froid, me voilà prêt. Je dépose les affaires, dis bonjour à une connaissance que je retrouve par hasard, il est 9h, je pars m'échauffer un peu.

Une quinzaine de minutes, quelques étirements, quelques accélérations, j'en profite pour admirer un groupe de kényans qui s'échauffent: forcément y a de l'allure ! Verss 9h30, je me place dans le grand sas, sur le pont. Débute l'attente, pas trop désagréable. Enfin le départ est donné, je projette mon T-shirt au loin, active le Polar, me souhaite bonne course mentalement. Je franchis la ligne environ 4' après les premiers.

Commencent alors quelques kilomètres de slalom. Je fais le choix de ne pas prendre les trottoirs mais peut-être ai-je eu tort, c'est dur de slalomer dans cette montée, avec la foule bien compacte, ça serre bien dans les virages et c'est quasi-impossible d'accélérer. Je ne m'affole pas pour autant, je me souviens que c'était aussi comme ça il y a deux ans sur les deuxpremiers kilos. Cette fois, l'affichage des kilomètres est très bien fait, et je vérifie dès le premier que je me traine: 5'39" contre une allure cible de 4'30". Difficile d'en vouloir à l'organisation, ils peuvent pas agrandir les avenues !

Je continue donc à piétiner, mais petit à petit l'horizon se dégage, deuxième kilo en 4'42", nous entrons dans le bois de Boulogne, je vais pouvoir trouver mon rythme malgré une foule toujours un peu dense, il faut toujours un peu slalomer. La longue descente (légère) commence également, donc je sais qu'il faut trouver le bon rythme, ne pas vouloir trop vite rattraper le retard pris (1'20" sur deux kilos). Je contrôle mes pulsations, je ne veux pas dépasser les 180 sur les cinq premiers kilos. Je trouve donc ma petite allure, 4'21", 4'27", 4'35". Au cinquième kilomètre, je me fais surprendre par le ravitaillement : seul couac de l'organisation, les tables étaient très resserrées, je ne m'y attendais pas et en voulant éviter la foule et aller plus loin, je me suis retrouvé pris au dépourvu. Tant pis pour moi.

Les orchestres mettent une super ambiance, c'est beaucoup mieux que Paris-Versailles ! Même le public donne de la voix. Le parcours continue dans le bois de Boulogne, toujours un peu en descente, 6ème kilo en 4'19", le 7ème est mal étalonné puisque je coupe la ligne en 3'44". Grande compression (ça piétine dur !) puis remontée dans le bois et 8ème kilo en 5'17" (la mauvaise signalisation du 7ème est corrigée). Je suis toujours entre 180 et 185 pulsations, je suis assez bien mon plan de course maintenant. Je reste toutefois légèrement au-dessus de 4'30", je préfère ne pas trop me lâcher, et le slalom coûte encore quelques secondes. 4'34" au 9ème kilo, ravitaillement que je ne rate pas cette fois, puis 4'31" au 10ème où je passe en 46'19", 10" de mieux qu'il y a deux ans. Mais cette fois, je suis dans mon plan de course puisque, depuis le 3ème kilo, je suis pile à 4'30" de moyenne.

Je sais que le plus dur reste à venir, je contrôle mon envie de rattraper ce retard, je sais que le negative-split se jouera sur les derniers kilos. 4'31" au 11ème kilo, nous arrivons sur les quais. C'est toujours très dense, on continue de slalomer un peu, même si les allures se sont homogénéisées. Nous voilà partis pour 6km de quais rive droite, puis 3 rive gauche. C'est là que c'est dur pour le moral ! 12ème kilo en 4'20", un moment d'euphorie, j'ai trop pensé à la fin de course, j'essaye de me calmer. On double des coureurs non-voyants et leurs guides, je les encourage, chapeau bas ! 13ème en 4'28", on aborde les tunnels, avec un super public, mais quel calvaire ces tunnels ! Ca casse bien les jambes. 14ème et 15ème en 4'28" aussi, c'est bien je suis régulier, le coeur approche des 190 comme prévu (un peu tôt quand même). Par contre, l'objectif d'1h30 s'éloigne, je n'ai pas la force d'accélerer. En fait je viens de terminer ma période de grâce dans la course.

Je me ravitaille après le km 15, donc 16ème kilo en 4'45", je vois le pont approcher au loin, sensation (trompeuse) d'arriver au bout du tunnel, les jambes poussent pour passer au 17ème en 4'24". C'est là que mentalement et physiquement ça devient vraiment dur. On fait demi-tour, et commence une ligne droite qui n'en finit pas. Il y a deux ans, j'avais totalement craqué à cet endroit, là je me suis heureusement plus préservé. Je passe en mode "kilomètre par kilomètre" et abandonne toute prétention de chrono. Allez, j'essaye de courir le 18ème en 4'30": je réussis 4'31", le coeur vers 191-192. Le 19ème, on voit l'arche rouge au loin, j'esssaie de ne pas la fixer, 4'33", coeur à 193, c'est dur, les jambes sont lourdes. Je sais que mon objectif de 1h30 est foutu, mais 1h31 est encore faisable. Ca dure, ca dure, voilà enfin la montée vers l'arrivée, les indications 200m me redonnent du baume au coeur, j'allonge la foulée (enfin pas beaucoup quand même), sourire aux photographes et je coupe la ligne en 1h31'11", le coeur à 201.

J'ai fait un beau negative-split avec un deuxième 10k dans les temps de mon obejctif (44'50"), c'est déjà bien. Je suis donc relativement satisfait, j'ai juste été dans l'incapacité de remonter le déficit constaté sur les deux premiers kilomètres (1'20"). Pas trop déçu, je passe la zone d'arrivée sans encombres (on garde la puce donc pas de file ou d'embouteillage), encore bravo l'organisation. Je bois, je bois, je bois. Je récupère mon sac, me change, puis direction le massage. Ce sera mieux que de trottiner et de m'étirer, me dis-je avec paresse. Une vingtaine de minutes d'attente mais ça vaut le coup: deux jeunes kinés s'occupent chacune d'une jambe, surtout les ischios qui sont bien tendus. Ca fait des merveilles pour la récup, j'ai l'impression juste après d'avoir les jambes à neuf, et je n'ai pas trop de courbatures aujourd'hui.

Encore un bon point pour l'organisation. Décidément, il ne reste qu'à élargir les avenues et à raccourcir les lignes droites sur les quais pour que cette course soit parfaite ! Ha oui, et puis il faudra que le site de présentation des résultats tienne la charge, il est inacessible cet après-midi !