7h30, le réveil n'a pas encore sonné mais je suis déjà debout. Le stress de la course sans doute. Je me lève, et déguste le Gatosport amandes que j'ai préparé la veille. Pas mauvais du tout, juste un peu dur le matin au lever. Après 1/3, je suis largement rassasié ! Habillé, préparé, je sors discrètement: il pleut ! Aïe ! Pourvu que ça ne dure pas. Je m'engouffre dans le métro.

Arrivé sur place, la pluie a cessé, je pars me changer, je mets le gel chauffant, ajuste les chaussures. Il ne fait pas trop froid, c'est très bien, je peux garder mon sac poubelle à la main. C'est parti pour 10' de footing, quelques étirements. Il est presque neuf heures, je me dirige vers le pilier sud de la tour Eiffel. Je repère immédiatement les CLM: Driou, Zyend, Erwann, Sjaubert. Présentations, échanges d'impression, on se dirige rapidement vers le sas unique : il est 9h05.

Commence l'attente, au bruit du haut-parleur (je plains ceux qui étaient dessous). J'ai mis mon sac poubelle pour ne pas me refroidir mais la température est relativement clémente. Ma casquette me prtège de la pluie. La longueur de l'attente est largement compensée par la convivialité de nos discussions. Toujours aussi sympa de rencontrer des CLM sur les courses ! Evidemment je suis encore tombé sur un groupe de super-CLMs: ils visent des temps inacessibles pour moi et je suis un peu épaté quand je les entends parler d'objectif marathon en moins de 3h, etc.

10h, le départ est donné... pour les premières files. Les sacs plastiques volent, attention sous les pieds quand on avance. Mais comme le faisait remarquer Erwann, pas d'habits dans les arbres cette fois. C'est un peu mieux qu'il y a deux ans. La vague de 10h12, je suis dedans. On se souhaite bonne course à tous, c'était vraiment sympa de se retrouver avant la course. Maintenant, c'est parti ! Je vois le corsaire jaune de Zyend partir devant, j'essaie de trouver mon allure.

Je m'aperçois que mon accéléromètre Polar ne fonctionne pas. Je l'ai enclenché trop tôt, il s'est éteint et je n'arriverai pas à le rallumer. Tant pis je vais courir aux sensations et au cardio. C'est la grande ligne droite des quais, je me sens assez bien mais je rate le premier kilo et ne m'aperçois pas que je vais trop vite: 8'35" sur les deux premiers kilomètres alors que je vise 4'30". Je me modère, j'essaie de rester sous les 180 pulsations pour l'instant.

On passe les premiers tunnels, traverse le périph par en-dessous. Je trouve que ça manque de spectateurs sur les côtés. En plus je manque de chance car je vais passer à côté de trois orchestres sur le parcours au moment où ils sont en pause, entre deux morceaux. Petite déception sur l'ambiance donc. Premier ravitaillement, je récupère une bouteille d'eau mais je laisse ma casquette, elle me tient trop chaud et il y a une éclaircie. Une bénévole me lance très gentiment hé, votre casquette, mais je lui en fais cadeau, j'avais prévu de la "sacrifier".

J'ai bien ralenti maintenant, même un peu trop car je fais les kilomètres en 4'40" environ. Mais je donne la priorité au cardio. Il reste encore du chemin. On slalome, on slalome mais ce n'est pas trop gênant à mon rythme, je fais partie de ceux qui apprécient plutôt le système de départ par vagues.

Virage à gauche, 90°, la course commence, me voilà dans la côte des gardes. Je monte au train, vraiment tranquillement, en essayant de ne pas exploser le compteur des pulsations. Qu'elle est pentue quand même ! Et encore plus longue que dans mes souvenirs. Je croyais me souvenir que la première partie était vraiment la plus ardue mais en fait il y a d'autres endroits bien escarpés aussi vers la fin. Bref, je me traine dans la côté, à des allures entre 5'40" et 5'55" au kilomètre. Point de satisfaction, je ne suis pas trop dans le rouge, je reste autour de 185 pulsations.

Enfin, nous tournons à droite pour entrer dans les bois, c'est à la fois une libération (finie la côte) et un coup au moral (on n'est qu'à mi-course !). Ravitaillement, je prends mon temps pour boire car je commence à avoir un point de côté, qui ne me quittera quasiment plus jusqu'à l'arrivée. Le coeur redescend un peu, et j'essaie de retrouver un rythme correct. Par rapport à mon plan de course, je sais que je n'ai pas d'avance, sans doute même un peu de retard. J'essaie de ne pas trop m'en préoccuper.

Commence la longue traversée des bois, l'endroit le plus agréable du parcours du point de vue des paysages, mais ça n'est jamais plat. Des montées et des descentes tout le temps, j'ai du mal à trouver le rythme. Je souffre dans les montées et je ne profite pas vraiment des descentes, parfois raides, car les chocs sont violents sur les jambes et j'essaie de ne pas m'emballer. Les kilomètres sont irréguliers (de 4'15" à 4'50"), pourtant j'ai l'impression que mon effort, lui, est régulier. Je ne me fais pas violence, mais je ne pense pas traîner en route non plus. Pour tout dire, j'ai envie que ça se finisse.

On arrive à Viroflay, c'est la montée du cimetière. Dur, dur, les jambes sont lourdes. ON est aux alentours du 13ème kilomètre, les calculs commencent. Je sens que les 1h15 sont hors de portée, d'autant que je ne me crois pas capable de monter le rythme d'un cran. Tant pis, il faut finir honorablement, profitons de la course. Versailles arrive, sous le pont de la voie de chemin de fer je suis doublé par un petit brun qui porte un T-shirt bleu avec un inscription Karl dans le dos. Hé mais je le connais lui ! Salut Karl ! Vas-y ! Il me demande où j'en suis, mais je lui dis de ne pass m'attendre, je sais que c'est grillé pour mon temps, on se donne rendez-vous à l'arrivée.

On est à moins de deux kilomètres maintenant, c'est l'avenue de Paris. Enfin un peu d'ambiance, les spectateurs nous encouragent. Je fais attention à rester bien au milieu et à ne pas accélérer trop tôt. L'arche du km 15 est bien visible mais il ne faut pas s'emballer, il reste encore 1,3 km après. J'ai sans doute un peu accéléré car je suis à 4'30" au kilomètre sur le faux-plat, le coeur à 190, mais je me blinde mentalement pour ne pas sprinter. Virage à droite, enfin on voit l'arrivée, je ne suis pas surpris de constater qu'elle est encore loin. Toujours pas de sprint mais je crois que j'ai quand même accéléré. Coucou aux photographes, plus que 100m, cette fois je sprinte.

Je passe la ligne en 1h16'08". 10" de mieux que mon précédent record il y a deux ans. C'est déjà une satisfaction ! Je ne suis quand même qu'à moitié satisfait de cette course: le résultat est moyen, mais pas désespérant non plus. Le parcours est vraiment sympa, c'est une constante, mais l'ambiance n'est pas follichonne (je dois traîner dans les récits du Médoc et de New York pour être tout à fait objectif !). L'attente est vraiment longue avant le départ, mais j'ai bien apprécié les échanges avec les autres CLMs. Finalement, je trouve que ne m'en suis pas mal tiré pour une forme moyenne, que j'ai eu raison de ne pas me faire violence car j'aurais vraiment terminé HS, et que j'ai plutôt d'agréables moments avant, pendant et après. Je reviendrai sans hésitation, pour passer cette fois la barre des 1h15 !