A lâentrée du bois de Vincennes, mes allures se font plus régulières. Le 11ème kilo en 5â13 (on se calme) puis trois kilomètres de suite en 5â24, le 15ème en 5â22. Les ballons violets (3h45) me dépassent à lâentrée du bois, en deux vagues. Les meneurs haranguent leurs troupes ! Lâidée me vient de les suivre. Mais je me modère, je ne suis pas là pour un temps mais pour voir jusquâoù je vais, et si possible au bout. Le bonus, câest de courir !
La forme est là , je suis toujours décontracté, je profite du bois, je regarde les gens autour de moi, échange quelques mots. Je me restaure encore au ravitaillement du 15ème (toujours cette sensation de faim), avec une ration qui sera la même jusquâau bout pour chaque ravitaillement : un bout dâorange, un ou deux bouts de banane, un sucre, et la bouteille dâeau, que je bois au moins aux tiers, par petites gorgées, sur au moins un kilomètre de distance. Je parcours le 16ème kilo en 5â40 et je commence à me dire que le moment est bien choisi pour une pause-pipi. Un arbre accueillant plus tard, je boucle le 17ème en 6â.
Je suis sans doute plus léger, mais je parcours les trois km suivants un peu vite : 5â10, 5â14 puis 5â18. Je mâefforce pourtant de me décontracter, dâaller cool. A chaque km je pense au bonus. Je croise une connaissance qui essaie manifestement de traverser la route emplie de coureur. Je lui lance un " salut " enjoué. Il a lâair tout surpris.
On sort du bois maintenant, au loin lâarche du semi. Le public est nombreux et bruyant, et il ne reste quâun espace assez étroit pour les coureurs, ça fait presque bouchon. Je passe au semi en 1h57â08. Je suis bien dans le rythme que je me suis donné, les sensations sont bonnes. On continue, câest bonus !