Je vérifie mon allure au 22ème : 5’37. La route étant plus étroite, j’ai sans doute instinctivement ralenti. Je passe exprès au plus près des spectateurs, on se sent plus porté même si la majorité des encouragements s’adresse aux femmes. On est galants ou on ne l’est pas en France. Tout à coup, je réalise : je n’ai jamais couru aussi loin, je suis en territoire inconnu. Allez, on profite de ces sensations nouvelles.

C’est peut-être le groupe présent à la fin de la rue de Charenton, très dynamique, qui m’entraîne, mais je boucle le 23ème en 5’08. Il est plus probable que ce soit parce que je sais que ma femme m’attend au 24ème km, sur l’avenue Daumesnil. Je la cherche quelques centaines de mètre puis la vois. Super ! Un bisou, gros booster de moral et c’est reparti. 5’28 pour le kilomètre 24, on arrive au ravitaillement : je fais le plein, il ne s’agit pas de laisser les choses au hasard ! Et voilà les quais qui approchent. Au moment de tourner, je sens une bourrasque de vent. Aïe ! Le vent va être un sacré ennemi. En fait, ce sera la seule fois où je le sentirai vraiment.